Pour un rassemblement antilibéral de gauche
Pour un rassemblement antilibéral de gauche
et des candidatures communes, il y a urgence !
L’appel paru dans L’Humanité, du 13/05/2006 (www.humanite.fr)
(premiers signataires) - Etienne Adam, Christophe Aguiton, Tony
Andréani (professeur émérite de sciences politiques), Patrick Appéré,
Clémentine Autain (féministe, élue de Paris), Francine Bavay (élue
régionale, les Verts), Hamida Ben Sadia, Jean-Jacques Boilaroussie,
José Bové, Michel Bourgain (maire, les Verts), Patrick Braouezec,
Marylène Cahouet, Eric Coquerel, France Coumian, Pierre Cours-Salies,
Claude Debons, Monique Dental (militante féministe), Hayat Dhalfa,
Bernard Dedeban (syndicaliste), Michel Dupont, Frédéric Dutoit, Alain
Faradji (membre de le LCR), Bertrand Geay, David Gipoulou (membre de “
Pour une République Sociale ” : PRS), Charlotte Girard (membre du
bureau national de PRS), Bernard Guibert (membre des Verts), Jean-Paul
Hebert (économiste, EHESS), Michel Husson (économiste), Raoul Marc
Jennar, Jacques Lerichome (syndicaliste), Bernard Loche, Céline Malaisé
(membre de la LCR), Roger Martelli, Henri Merme, Roland Merieux, Claude
Michel (syndicaliste), René Mouriaux (politologue), Michel Naudy,
Michel Onfray (philosophe), Christian Picquet (membre de la LCR), René
Revol (vice-président de PRS), Yves Salesse, Patrick Silberstein
(médecin, éditeur), François Simon, Francis Sitel (membre de la LCR),
Philippe Villechalanne (militant d’association de chômeurs), Claire
Villiers (élue régionale, Alternative citoyenne), Pierre Zarka, Malika
Zédiri
ET : Les Alternatifs, Convergence Citoyenne, Gauche républicaine, MARS, Parti communiste français.
Pour que ça change vraiment, l’heure est venue de passer aux actes :
nous proposons la création d’un collectif national d’initiative pour un
rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes.
En
moins d’un an, à plusieurs reprises, la société française s’est
insurgée contre le libéralisme destructeur de vies et d’avenir. Le 29
mai 2005, une majorité a sanctionné les choix libéraux des élites
européennes. À l’automne, la jeunesse de nombreux quartiers populaires
confrontée au chômage, à l’exclusion et aux discriminations, a
manifesté sa révolte. En mars et avril de cette année, c’est par
millions que jeunes et salariés se sont soulevés contre la précarité et
la destruction du Code du travail. Depuis, le refus de la loi sur «
l’immigration jetable » s’étend. Ces séismes à répétition et les luttes
appellent une réponse politique à la hauteur. Elle ne peut pas être le
« réformisme de gauche » accompagnant la mondialisation capitaliste que
propose la direction du Parti socialiste. Elle ne peut pas être la
réédition de ces alternances sans changement profond qui se terminent
immanquablement par des désastres, comme le 21 avril 2002.
Notre
pays a besoin d’une rupture avec le cadre libéral, et non d’un
aménagement de celui-ci. Ce choix, qui doit être traduit en
propositions précises, correspond à l’attente de millions de femmes et
d’hommes de notre pays. Il a vocation à être majoritaire au sein de la
gauche, à y battre les politiques d’adaptation et de renoncement,
ouvrant ainsi la voie à un changement politique et social profond.
Le
discours dominant prétend fixer le cadre des prochaines échéances
électorales en les réduisant à la rivalité des deux partis
institutionnellement dominants. Tout juste s’inquiète-t-on de la
capacité de l’extrême droite à troubler le jeu et s’interroge-t-on, en
marge, sur qui décrochera le prix du meilleur second rôle à gauche du
PS au terme d’une dérisoire compétition dans la dispersion.
Mais l’histoire n’est pas écrite.
Nous
étions ensemble contre les offensives de la droite et du patronat,
refusant de nous incliner devant l’inéluctabilité du modèle libéral que
l’on cherche à imposer à tous les pays d’Europe. Dans nos partis,
syndicats, associations, dans le cadre des collectifs unitaires du 29
mai ou d’autres initiatives visant à l’unité, nous avons poursuivi
notre démarche. Nous affirmons que seule une union de toutes les
énergies antilibérales autour d’un projet commun, seules des
candidatures communes antilibérales de gauche à l’élection
présidentielle et aux législatives peuvent ouvrir la voie à une
authentique alternative : sociale, écologique, antidiscriminations,
démocratique. Faute de quoi, l’exaspération et la détresse populaires
risquent de se traduire en abstention, et de profiter à la droite
extrême ou à l’extrême droite.
Les obstacles à l’unité peuvent être levés si la volonté politique prévaut.
Nous
nous battons pour gagner. Nous voulons en finir avec le pouvoir de la
droite, en finir durablement avec une politique dont le pays fait les
frais depuis trop longtemps. C’est pourquoi nous avons l’ambition de
changer en profondeur la donne politique, de bouleverser le rapport de
forces à gauche. Nous voulons construire une forte dynamique populaire
et citoyenne, oeuvrer ainsi à l’essor des mobilisations sociales, avec
l’objectif d’une majorité et d’un gouvernement qui appliquent une
politique au service du peuple. Une politique en rupture avec le
libéralisme, opérant des choix respectueux du futur de la planète et
des humains qui y vivent. Nous le croyons possible. Si nous n’accédons
pas au second tour de la présidentielle, nous nous mobiliserons pour
battre la droite et l’extrême droite. Mais nous ne participerons pas à
un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme.
Des
propositions covergentes existent sur nombre de questions essentielles.
Elles fournissent déjà un fondement solide à notre rassemblement.
Notre
campagne commune aux élections présidentielle et législatives devra
s’inspirer de celle menée pour le rejet du traité constitutionnel
européen. C’est la même dynamique unitaire que nous devons donner à
voir dans les entreprises, les quartiers, les meetings, les médias.
Cette campagne devra être portée par les différentes sensibilités
engagées dans le processus et, ensemble, partout, par les milliers de
citoyens qui s’y retrouveront.
Un tel cadre collectif permettra
d’échapper à la dérive présidentialiste encouragée par les institutions
et de désigner celle ou celui qui symbolisera le mieux notre unité à
l’élection présidentielle.
Le temps est venu de concrétiser. Nous
proposons la création d’un collectif national d’initiative permettant
de discuter de toutes les questions auxquelles ce rassemblement devra
répondre, de lever les derniers obstacles et de concrétiser cette
campagne. Nous convions toutes les forces, courants, sensibilités de la
gauche antilibérale, féministe, écologiste, citoyenne à être partie
prenante de ce collectif qui ne sera pas un cartel figé et restera
ouvert. Nous invitons toutes celles et ceux qui partagent notre
objectif à créer partout de tels collectifs d’initiatives unitaires et
populaires.
Il nous appartient de délivrer ensemble un message d’espoir. Le temps presse. Le défi doit être relevé.
Le 10 mai 2006.
à imprimer et renvoyer par La Poste
ou envoyer un mail de soutien à l'appel pour un rassemblement antiliberal : pcf-gagny@wanadoo.fr